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David Saforcada
3 mai 2016

Patriotisme économique.

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Nous sommes bien loin des années 1860 et du traité de libre-échange conclut entre la France de Napoléon III et l’Angleterre de la reine Victoria. Si à l’époque un tel traité pouvait fonctionner c’est parce qu’il s’établissait entre pays d’un niveau économique et social quasi identique. Aujourd’hui, à force de jouer le jeu du libre-échange et de la mondialisation, non seulement avec les États européens mais avec la plupart des autres pays du monde, nos dirigeants ont laissé se développer une concurrence sauvage qui pénalise gravement nos entreprises et multiplie le nombre des chômeurs. En effet, les coûts de main-d'œuvre et de production sont beaucoup plus élevés en France que dans nombre de pays qui ne connaissent pas de lois sociales comparables aux nôtres, où le niveau de vie est beaucoup plus faible que le nôtre et les préoccupations d'environnement inexistantes. Si dès lors on accepte de mettre en concurrence directe, sans protection ni régulation, l'entreprise française avec celle de Shanghai, de Bucarest ou de Rio, on accule la firme nationale soit à déposer son bilan, soit à déménager son unité de production à l'étranger. Dans les deux cas, l'opération se solde par la disparition d'un potentiel de production et la perte d'emplois sur le territoire français.

Il ne s’agit pas de nier que le commerce international joue un rôle positif de stimulant de l'économie et que la concurrence qui en résulte est en effet dans son principe saine et bénéfique puisque censée améliorer les performances économiques d'un pays. En favorisant l'innovation et la compétitivité, le commerce et la concurrence conduisent, en théorie, à une augmentation de la richesse nationale et du niveau de vie des personnes. Aussi il serait absurde de vouloir isoler la France du monde extérieur et de la priver de cette pression à l'excellence que constitue la compétition internationale. Un repli de notre pays sur lui-même selon une conception autarcique de l'activité économique dispenserait les entreprises françaises d'investir et d'innover et serait donc très préjudiciable au progrès technologique, à la prospérité et à la puissance de notre nation. Mais si l'autarcie se révèle une absurdité, l'ultralibéralisme n’est pas pour autant bénéfique car il agit comme un dissolvant sur les structures traditionnelles et le tissu industriel, il remet en cause l'harmonie sociale, tout comme il déstabilise l'appareil de production et met en danger l'indépendance et la sécurité de notre pays.

Le libre-échange intégral, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, apparaît bien comme la version "jusqu'au-boutiste" de la libération des relations économiques internationales puisque son objectif consiste à l'évidence à créer un immense marché planétaire unifié. Contrairement à ce qu'affirment les tenants du mondialisme, tout adversaire du libre-échange intégral n'est pas pour autant partisan de l'autarcie. Il existe en effet une solution intermédiaire entre ces deux options extrêmes : l'échange régulé par un protectionnisme intelligent. C’est au nom de cette vision modérée qu'il convient de contester l'ultralibéralisme international et la cohorte de méfaits qu'il provoque aujourd'hui dans notre pays. Pour maintenir les échanges commerciaux internationaux tout en évitant qu'ils ne détruisent l'équilibre économique et social de notre pays, la France doit oser un véritable patriotisme économique.

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David Saforcada
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